10 avril 2017

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

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©Photo Cédric Laplante

Denis Houle est le PDG de l’entreprise, qu’il détient à 50/50 avec la firme d’experts-conseil forestiers, Horizon SF.

La deuxième et la troisième transformation sont souvent décrites comme le St-Graal économique en région. Pour scierie Bois d’or, c’est la raison d’être. L’entreprise fabrique des moulures en pin depuis des années et offre désormais encore plus de services.

« Le client est gagnant parce que si l’on retire des intermédiaires, les prix sont plus bas. En plus, c’est du bois de la région, qui donne de l’emploi aux gens d’ici », a souligné Mme Dessureault.

Les propriétaires de lots privés peuvent y vendre leur bois ou le faire transformer. On peut aussi y commander des pièces sur mesure.

« Nous avons déjà scié quatre chargements de bois d’eau (récupéré dans les lacs) du Témiscamingue. Nous offrons le sciage, le planage, le moulurage à forfait. »

L’usine dispose aussi d’un séchoir. « Éventuellement nous allons aussi teindre le bois pour en faire du lambris extérieur. Nous avons différents modèles et ce sera plus pratique que de le teindre chez soi », a annoncé Mme Dessureault.

« Nous ne produisons presque pas de résidus, ou bien nous les utilisons pour chauffer ou nous les transformons en panneaux. »

Transformation hors-norme

©Photo Cédric Laplante

Une table fabriquée avec du bois de la Scierie Bois d’Or.

L’une des particularités de l’usine est sa capacité à transformer des billes trop grandes pour l’industrie ou d’essence particulière.

« Nous avons eu des belles billes de pin blanc et rouge de Tembec à Béarn. Entre autres, nous avons sorti une pièce qui avait 32 pouces de large, trois pouces d’épais par 16 pieds de long », a expliqué Françoise Dessureault, de Scierie Bois d’Or.

La versatilité de l’usine a été décisive dans la décision d’Horizon SF à se lancer.

« La possibilité de créer des produits avec 100% de l'arbre, pas juste de faire des planches, mais aussi d'autres produits avec les plus petites pièces résultantes. La possibilité d'être créatif, nous allons faire des produits de valeur plutôt que de viser une plus grande production ayant de petites marges », a confié Daniel Corriveau d’Horizon SF.

Renaître de ses cendres

La nouvelle entreprise est issue de Moulure 3DF qui avait été détruite par les flammes en janvier 2016. Son PDG, Denis Houle avait déjà songé à la scierie de Rollet pour diversifier sa production. Cet événement aura précipité le déménagement des activités de l’entreprise dans une nouvelle usine qui offrait davantage de possibilités.

« Nous produisions déjà des moulures à La Sarre, mais nous avons vu que l’on pouvait scier de plus grandes pièces et les transformer directement sur place, à Rollet », a dit Mme Dessureault.

L’entreprise veut maintenant développer et consolider ses produits et son marché avant de regarder vers d’autres horizons.

De la John Lewis à Scierie Bois d’Or

La nouvelle entreprise pourrait avoir l’effet d’une bouffée d’air frais dans ce secteur, qui a connu de belles années lorsque l’usine était en activité. Construite en 1964 en tant que l’une des deux usines de bâtons à café de John Lewis Ltd au Québec, l’usine avait fermé ses portes en 1981. Une coopérative de travailleurs licenciés l’avait racheté et l’avait exploitée quelques années au tournant des années 1990. L’usine qui avait été transformée en scierie depuis, a été fermée pour des raisons économiques, quelques années plus tard. Depuis, malgré les efforts pour la faire revivre, les crises forestières et autres ont privé la population de son gagne-pain traditionnel. Scierie Bois d’Or n’emploie actuellement que trois personnes, mais entend prendre de l’expansion. Après toutes les tentatives de relance, et grâce à l’expertise des propriétaires, cette fois sera peut-être la bonne.