Société
Retour20 octobre 2017
Ils veulent produire du cannabis médical à St-Mathieu
©TC Média - Martin Guindon
Les entrepreneurs Daniel Lessard et Carl Richard souhaitent produire, transformer et commercialiser du cannabis à des fins médicales à Saint-Mathieu-d'Harricana.
Les deux promoteurs amossois ont cofondé l'entreprise Mindicanna, qu'ils ont incorporée en juillet. Ils espèrent amorcer la construction de leurs installations au printemps de 2018.
«On possède déjà une expérience solide dans ce domaine. Pendant huit ans, j'ai eu une licence de producteur désigné de Santé Canada pour produire du cannabis à des fins médicales pour des personnes qui m'avaient choisi et qui avaient leur prescription médicale. Carl était mon horticulteur de référence», explique Daniel Lessard.
Toutefois, la loi fédérale a été modifiée par le gouvernement Harper en 2014. Depuis, les malades doivent plutôt se procurer leur cannabis auprès d'entreprises accréditées. Le tandem a alors préféré prendre du recul afin d'étudier ses options. «C'était l'Everest qui se dressait devant nous et on ne se sentait pas équipés pour y faire face à ce moment-là», précise M. Lessard.
©gracieuseté
Le logo de MindiCanna (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Construction au printemps?
Les promoteurs se sont finalement lancés il y a neuf mois dans le long et fastidieux processus devant mener à l'accréditation éventuelle de leur entreprise en vertu du Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales.
«Il faut d'abord assembler tous les éléments du dossier pour ensuite faire la demande à Santé Canada. Nous travaillons avec une firme de consultant depuis peu, ce qui devrait accélérer beaucoup le processus. On a chacun un emploi, alors on fait ça par les soirs et les fins de semaine. Notre objectif, c'est de commencer la construction de nos installations au printemps», explique Daniel Lessard.
La qualité de l'eau
Les promoteurs ont choisi d'établir leur production à Saint-Mathieu-d'Harricana, dont le conseil leur a offert un appui crucial par voie de résolution en septembre. «On a étudié quelles municipalités offraient les meilleurs atouts pour nous accueillir. St-Mathieu s'est démarquée. C'est une municipalité dynamique, avec un maire et un conseil qui font preuve d'une grande ouverture. On a trouvé le genre d'oreille qu'on cherchait», fait valoir Carl Richard, qui détient un diplôme en horticulture ornementale depuis 20 ans.
«La qualité de l'eau à Saint-Mathieu va nous aider à nous démarquer. L'eau ici est parfaite. On n'aura pas besoin de la traiter. Et la présence d'Eska sur le territoire fait rayonner l'eau de Saint-Mathieu, en plus d'assurer une protection de cette ressource importante», souligne quant à lui Daniel Lessard.
Ce dernier prône avec son partenaire une approche plus biologique de la production, qu'ils ont su développer au fil des ans en fonction des exigences de leurs clients.
Martin Roch: «On est prêts à les accueillir»
Le conseil municipal de Saint-Mathieu-d'Harricana n'a aucune objection à accueillir l'entreprise Mindicanna sur son territoire, bien au contraire.
©TC Média - Archives
Martin Roch, maire de Saint-Mathieu-d'Harricana
«À Saint-Mathieu, on est prêts à les accueillir. Le conseil est unanime. On voit d'un bon œil ce projet et les promoteurs qui sont derrière. Ce projet cadre très bien avec notre vision. On y voit de la création d'emploi et de richesse ainsi que la mise en valeur de nos terres. Tout ça dans une approche qui respecte l'environnement et notre population», affirme le maire Martin Roch.
Il précise que la Municipalité souhaite aussi accompagner les promoteurs quand ils auront fait le choix final de leur terrain. Il salue aussi à son tour l'ouverture dont font preuve les deux entrepreneurs dans ce dossier.
«Ils sont disposés à venir expliquer leur projet à la population afin de répondre aux questions et aux inquiétudes que les gens pourraient avoir. Ils souhaitent aussi devenir de bons citoyens corporatifs et redonner à la collectivité. Mais c'est sûr que nous serons aussi à l'écoute afin d'entendre les préoccupations de nos citoyens tout au long du processus», a fait valoir Martin Roch.
Un marché en croissance
La production de cannabis à des fins médicales est en croissance au Canada, qui compte actuellement 67 producteurs autorisés, mais un seul au Québec. Il y en avait 30 au pays en avril 2016. Seulement quelques projets sont bien avancés au Québec en ce moment, dont celui des promoteurs Keven Boisvert et Maryse Lévesque à Lebel-sur-Quévillon. Ces derniers souhaitent entrer en production à l'été 2018.
Pas automatique
Selon le site internet de Santé Canada: «toutes les demandes pour devenir un producteur autorisé de cannabis à des fins médicales font l'objet d'un examen rigoureux et approfondi. Les licences sont délivrées uniquement une fois qu’il a déterminé que tous les renseignements présentés démontrent la conformité au Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales (RACFM) et que les installations sont construites. Chaque demande fait l’objet d’une évaluation et d’un examen exhaustifs comprenant notamment des contrôles approfondis de sécurité par la Gendarmerie royale du Canada».
En date du 25 mai dernier, 1665 demandes avaient été reçues par Santé Canada. De ce nombre, 265 avaient été rejetées, 428 étaient en cours de traitement, 69 avaient été retirées et 858 étaient incomplètes et ont été retournées.
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