Société
Retour10 juin 2018
Projet Authier: Sayona se croit à l'abri du BAPE
©gracieuseté - Sayona Québec
MINES. Sayona Québec ne croit pas que la ministre de l'Environnement pourra exiger que le projet Authier soit soumis au processus du Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
C'est ce qu'elle affirme dans un communiqué émis le 6 juin. Elle y répond aux questions et suggestions formulées par le Comité de liaison, mis en place en vertu de la Loi sur les mines. Celui-ci, qui en était à sa deuxième rencontre le 31 mai, doit assurer la liaison avec la population.
Or, l'une des préoccupations du Comité porterait sur la pression grandissante de citoyens et d'organismes pour que la ministre soumette le projet au processus du BAPE. Le directeur du développement durable, Marc Parson, rappelle d'abord que c'est le gouvernement du Québec qui a décidé de ne pas assujettir les projets miniers de moins de 2000 tonnes par jour à une étude d'impact et au BAPE.
Impact environnemental faible
Il réitère que «le projet est soumis à une rigoureuse consultation publique tel que défini par la Loi sur les mines» et que l'évaluation environnementale présentée par Sayona Québec dépasse les exigences du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Ensuite, M. Parson explique que la ministre de l'Environnement ne peut exiger des audiences devant le BAPE «qu'à condition que le projet soumis engendre un impact majeur sur l'environnement», en vertu de l'article 31.1.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Selon lui, «les études de l'évaluation environnementale démontrent que le projet n'affectera d'aucune façon la qualité de l'eau de l'esker puisqu'il est isolé par une remontée du socle rocheux». Il ajoute qu'il «a été démontré que les activités du projet auront un impact environnemental faible sur le milieu récepteur».
Sayona répond aussi à l'inquiétude des citoyens à l'effet que la minière puisse augmenter sa production de 1900 à plus de 2000 tonnes par jour une fois qu'elle aura obtenu ses baux et ses permis. La directrice de l'environnement, Ann Lamontagne, précise que les autorités pourront facilement vérifier les volumes de production de la mine de lithium et que celle-ci devra alors faire une nouvelle demande au gouvernement, laquelle serait obligatoirement assujettie au processus d'évaluation environnementale, incluant le BAPE.
Les poussières inquiètent
Cette rencontre avec le Comité de liaison a aussi permis d'aborder toute la question des poussières qui seront générées par l'exploitation de la mine à ciel ouvert. M. Parson a expliqué que les bâtiments où se trouveront les concasseurs seront fermés. Les résidus filtrés qui seront déposés sur la halde à stériles seront encapsulés, limitant leur dispersion par le vent. Les camions transportant le concentré de spodumène seront bâchés.
Ann Lamontagne a précisé qu'un plan de gestion des poussières sera mis en place. Celui-ci prévoira notamment l'arrosage des routes du site pour rabattre les poussières. Une portion d'environ 300 mètres du chemin Preissac sera asphaltée avant l'intersection avec la route 109, afin d'atténuer l'impact pour les résidences du secteur.
À la suite de cette rencontre, Sayona a décidé de compléter son évaluation environnementale par une modélisation numérique sur la qualité de l'air. Une modélisation du climat sonore pendant les opérations sera aussi effectuée. À la suggestion du Comité, elle étudiera de plus la possibilité d'utiliser des huiles végétales comme lubrifiants dans sa machinerie afin de limiter les impacts d'un déversement sur les eaux de surface et souterraines.
Consultations publiques
Sayona Québec tiendra des consultations publiques le 19 juin à La Motte et le 20 juin à Pikogan, dès 19h. La première partie des assemblées permettra à la population de prendre connaissance du projet, alors que Sayona devra répondre aux questions et recueillir l'opinion et les suggestions du public dans la seconde partie. L'évaluation environnementale et le plan de restauration du projet Authier sont disponibles en ligne au sayonaquebec.com et peuvent être consultés à la bibliothèque municipale de La Motte et au Conseil de la Première Nation Abitibiwinni.
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