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20 juin 2018

Projet Authier: BAPE et esker au cœur des échanges

Marc Parson Sayona La Motte

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Le porte-parole Marc Parson, flanqué du directeur du projet Jean-Pierre Landry et de la directrice de l'environnement Ann Lamontagne.

MINES. BAPE et esker ont été au cœur des échanges lors de la première assemblée publique dans le cadre des consultations sur le projet Authier Lithium de Sayona Québec, le 19 juin, à La Motte.

Un peu plus de 100 personnes, essentiellement des citoyens de La Motte et des environs, ont assisté à cette première de trois assemblées prévues avec celles de Pikogan (20 juin) et Amos (27 juin).

Dans la présentation du projet, qui a duré 45 minutes, le porte-parole et directeur du développement durable Marc Parson a rappelé que l'entreprise avait privilégié un projet de plus petite envergure, à 1900 tonnes de minerai par jour, pour éviter le BAPE et ainsi accélérer la mise en service de la mine (mai 2020) de deux ou trois ans afin de trouver une place enviable sur le marché mondial du lithium.

Il a insisté sur le caractère rigoureux du processus, qui est encadré par la Loi sur les mines et l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il a affirmé que l'évaluation environnementale détaillée était comparable à celle exigée par le BAPE et que la compagnie la bonifiera d'études sur la qualité de l'air et du bruit à la demande de certaines parties prenantes. Sayona a aussi prolongé la période de consultation jusqu'au 20 août et tiendra trois rencontres de rétroaction en septembre, à la demande de la Ville d'Amos.

Henri Jacob Sayona La Motte

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Henri Jacob, de l'Action boréale

Un BAPE pour rassurer

De nombreux intervenants et citoyens ont insisté auprès de la minière pendant la période des questions, qui a duré plus de deux heures, pour qu'elle assujettisse son projet de mine à ciel ouvert au BAPE. Rodrigue Turgeon, du Comité citoyen de protection de l'esker, a mis le poids d'une pétition de 1300 signatures dans son argumentaire. Plus tard, il a évoqué six raisons qui feraient qu'un BAPE serait plus efficace en relevant des éléments de la soirée, dont certaines réponses qu'il a jugées évasives et incomplètes.

Henri Jacob, de l'Action boréale, a quant à lui réfuté l'argument voulant que des audiences devant le BAPE retarderaient le projet de 2 ou 3 ans. «On parle de six mois pour une mine et ça viendrait éviter toute cette suspicion dans la population», a plaidé l'environnementaliste.

«Ce n'est pas l'information que nous avons», a répondu M. Parson, sur la durée du processus devant le BAPE. Il a ajouté qu'il avait bon espoir que si Sayona répond bien aux préoccupations des citoyens avec des mesures d'atténuation suffisantes, elle parviendrait à obtenir l'acceptabilité sociale de son projet. Chaque fois qu'un citoyen a demandé des audiences devant le BAPE, il a répondu que leur requête ainsi que la pétition seront consignées dans le rapport de la consultation publique remis aux ministères concernés.

Louise Leboeuf Sayona La Motte

©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos

La citoyenne Louise Leboeuf a réclamé que le projet soit assujetti à des audiences du BAPE même s'il est mineur, puisqu'il est situé près d'une zone sensible.

Une proximité qui préoccupe

Les citoyens ont aussi posé plusieurs questions sur la protection de la qualité et de la quantité de l'eau dans l'esker Saint-Mathieu-Berry. On a alors pu apprendre que la halde de stériles, qui comportera aussi les résidus miniers qui ne présentent aucun drainage acide ni de lixiviation de métaux, sera située à 50 mètres de l'esker.

Il a été plus difficile d'obtenir la proximité exacte de la fosse, puisque les panélistes ne détenaient pas l'information au début de la soirée, ce qui a suscité de la grogne parmi les participants. L'information qui circulait depuis février, c'était qu'elle était à moins de 500 mètres. La directrice de l'environnement Ann Lamontagne a précisé plus tard qu'elle sera à 75 mètres, suscitant de vives réactions.

«Le choix qui se pose à nous, c'est si on veut du lithium pendant 17 ans ou de l'eau pure pendant 1000 ou 2000 ans», a déploré Paul Lafrenière, un citoyen de La Motte.

Aucun risque selon l'hydrogéologue

Pourtant, à maintes reprises, Yves Leblanc, l'hydrogéologue chez Richelieu Hydrogéologie qui a réalisé l'étude hydrologique et hydrogéologique pour l'évaluation environnementale, a insisté sur le fait que le projet ne menaçait aucunement la portion de l'esker où l'on retrouve ses principaux utilisateurs, dont la Ville d'Amos et Eska.

Il a expliqué que la portion sud de l'esker à partir du lac des Hauteurs à Saint-Mathieu-d'Harricana jusqu'à la fosse était à sec. De plus, le fait que le projet soit situé dans le bassin versant de la Kinojévis, qui s'écoule donc vers le sud, empêchait toute contamination possible de la portion de l'esker où l'on retrouve les utilisateurs.

«Ce qui est rassurant, c'est qu'il n'y a aucun utilisateur d'eau dans la zone sous l'influence de la mine», a-t-il affirmé, en ajoutant qu'il ne recommanderait pas l'installation de puits sur cette portion de l'esker en raison de la présence d'importantes gravières et d'un ancien dépôt en tranchées.

Sayona La Motte schématisation 2037

©gracieuseté - Sayona Québec - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Un schéma des installations à la fin de l'exploitation du projet Authier Lithium, en 2037, tel que projeté par Sayona Québec. La zone orange représente l'esker.

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