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Retour28 juin 2018
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
Le centre de radiothérapie, promis depuis 2011, encore à l’étude, mais sa construction serait assurée
Explosion des coûts de 34,4 M$ à 66 M$
©Photo La Frontière/Le Citoyen – Thierry de Noncourt - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Le coût de la construction du centre de radiothérapie est estimé à 66 M$.
En 2011, l’Agence de santé de l’Abitibi-Témiscamingue confirmait que le centre de radiothérapie serait construit à Rouyn-Noranda. En 2012, le ministre Yves Bolduc en faisait l’annonce officielle en présence de Daniel Bernard, député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Aujourd’hui, selon le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2018-2018, à la page 86, l’implantation d’un service de radiothérapie à l’Hôpital de Rouyn-Noranda est sous la rubrique à l’étude et non sous celle en planification ou en réalisation. Notons que les projets doivent être approuvés par le conseil des ministres à chacune de ces trois étapes. Toutefois, autant au bureau de Luc Blanchette, député actuel, qui s’est lancé en politique pour réaliser ce projet, qu’au CISSSAT, on affirme que le projet se réalisera, peu importe le parti élu aux élections du 1er octobre. «Ce qu’ils font en ce moment, les travaux préparatoires, fait partie de la phase en étude, mais ça ne veut pas dire que le projet est à l’étude. C’est la réalisation qui est à la phase étude», a expliqué Katy Vachon, attachée politique de Luc Blanchette.
Selon un document de janvier 2014, l’ouverture du centre était prévue pour avril 2018
«Le centre de radiothérapie va se faire dans les délais, a affirmé sans sourciller, Yves Desjardins, président-directeur général du CISSSAT. On va faire comme on l’a dit, le trou commencera à être creusé dès cet été. Il y aura des travaux pour préparer le terrain où la bâtisse sera érigée.» Il a assuré que bien que le projet soit encore à l’état de planification, il allait se réaliser. «Les grands projets de construction demandent, une rigueur importante et engendrent des délais. À partir du moment où ils sont inscrits dans le PQI, la bonne nouvelle est là. Avant ça, c’est un vœu pieux. Là, c’est attaché, le Dr [Gaétan] Barrette [ministre de la Santé], est venu ici annoncer qu’il y en aurait un. Ne vous inquiétez pas, ça va être là !», a soutenu M. Desjardins.
66 M$ et 123,5 années de vie perdues
La construction du centre est évaluée à 50 M$ en plus des équipements qui amène la facture à 66 M$. Un seul accélérateur linéaire est prévu, au lieu de deux comme il avait été discuté. Il y aura toutefois une place pour en installer un deuxième au besoin. Selon le document de 2014, en 2015 le nombre d’accélérateurs requis serait de 1,8 et de 2,2 en 2025. En 2013, on estimait à 123,5 le nombre d’années de vie perdues en région, dû à la difficulté d’accès au traitement. Ce nombre devait augmenter à 140 en 2020.
En 2012, le coût estimé du projet avec un accélérateur était de 36,4 M$ et de 41,7 M$ avec deux appareils. Avec deux accélérateurs, 55 % plus de patients auraient eu accès à la radiothérapie. Selon le document de 2012, dès 2015, un seul accélérateur ne serait pas suffisant pour couvrir la clientèle.
Mourir pour la cause
En 2012, Suzanne Lamontagne avait ému les Québec en refusant de se rendre à Montréal ou en Outaouais pour des traitements de radiothérapie parce que c’était trop loin, trop cher et trop difficile pour elle. Elle est décédée en 2014, non sans avoir sensibilisé de nombreuses personnes à la cause. En 2013, la région avait le plus faible taux de prise en charge des personnes atteintes d’un cancer avec 38% et le taux de mortalité associé était fortement au-dessus de la moyenne, soit 311 contre 271 dans le reste du Québec.