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Retour14 août 2018
Quand les carrioles vont à la vitesse de l’éclair
Une co-fondatrice du Comité derby de la région démystifie ce sport
©Sophie Rouillard
Jusqu’à quatre chevaux peuvent être attelés ensemble pour faire des compétitions de derby.
L’été comme l’hiver, les amoureux des chevaux et de la vitesse pratiquent un sport en pleine expansion dans la région où l’homme et sa monture ne doivent faire qu’un: le derby.
Le derby, à ne pas confondre avec les courses hippiques comme le Derby du Kentucky aux États-Unis, consiste à ce que les participants et leur monture, qui sont reliés l’un à l’autre grâce à une petite carriole, terminent un parcours composé de barils ou de cônes le plus rapidement possible et sans faute.
Dans la région, bien que la Société d’attelage de chevaux d’Abitibi (SACA) existe depuis 1977, le Comité derby, lui, existe seulement depuis 2014. Ce club, créé initialement par Louise Leboeuf, Nathalie Deschênes. Bernard East et Jacques Lefebvre, compte aujourd’hui une trentaine de membres.
«On voit ce sport de plus en plus, explique Louise Leboeuf. Les gens connaissent plus les courses de baril et les concours de tir de chevaux de trait. On se fait de plus en plus une place dans ce milieu.»
©Sophie Rouillard
Cashew et sa coéquipière, Louise Leboeuf, forment un duo en parfaite harmonie.
En parfaite symbiose
Chaque année, le comité organise environ une dizaine de compétitions, qui se déroulent autant en hiver qu’en été. En effet, il suffit aux participants de prendre une carriole avec des skis au lieu de roues et de mettre des souliers avec des crampons spécialement conçus pour les chevaux.
«C’est un sport avec beaucoup d’adrénaline, précise Mme Leboeuf, qui fait elle-même des compétitions avec Cashew, sa jument de 14 ans. Il est mieux d’atteler des chevaux de sang froid et non de sang chaud, comme des Arabes qui sont des chevaux très réactifs au moindre bruit.»
La cavalière assure également que les participants se doivent de rester concentrés et sereins tout au long des compétitions afin de ne pas influencer le cheval.
«Si tu es nerveux, ton cheval va le sentir tout de suite. Une fois, j’avais fait une superbe performance avec Cashew. Par contre, lors de la deuxième partie de cette compétition, je suis devenue très stressée et elle l’a sentie tout de suite. Elle était parfaite et je l’étais aussi, mais mes émotions sont venues gâcher notre deuxième performance. C’est parfois difficile de se retenir d’être anxieux», raconte Louise Leboeuf.
Ainsi, la confiance du conducteur et de son cheval doit être parfaite. «Les gens pensent que nous n’avons aucune complicité avec nos chevaux parce que nous ne sommes pas dessus, lance Mme Leboeuf. Pourtant, nous devons avoir une grande confiance entre Cashew et moi pour accomplir nos parcours. Je lui parle et elle reconnait les mots. La communication est très importante entre nous et c’est ce qui crée un lien aussi fort.»
©Sophie Rouillard
Cashew est une jument de 14 ans de race Fjord. La jument a remporté plus d’une compétition.
«Le plus beau commentaire que l’on peut me faire après une compétition, c’est me dire que ma jument et moi avions l’air d’être une belle équipe en harmonie.» - Louise Leboeuf, fondatrice du Comité derby
Petits et grands
Notons qu’il n’y a pas que les chevaux de grandes tailles comme comme la jument de Louise Leboeuf qui peuvent faire du derby. En effet, les poneys peuvent également prendre part à ce sport. «On peut utiliser des chevaux de petite taille, mais ils sont toujours jumelés et évidemment, ils tirent une plus petite carriole. C’est une sensation différente, mais c’est aussi très agréable et c’est parfait pour initier les enfants au derby.»
À compter de 2019, le Comité derby ouvrira d’ailleurs des catégories pour les enfants lors de ses compétitions dans la région.
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