Société
Retour16 août 2018
L’avenir du Camp Spirit Lake est compromis
L’organisme tiendra une assemblée publique le 22 août
©Archives - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Le centre d’interprétation du Camp Spirit Lake occupe l’ancienne église Saint-Viateur de La Ferme, à Trécesson, acquise en 2010.
TOURISME. Croulant sous les dettes, la Corporation du Camp Spirit Lake à Trécesson voit son avenir compromis. La population est invitée à une assemblée publique le 22 août afin d’explorer des pistes de solution pour sauver le centre d’interprétation historique.
La Corporation traverse une crise sans précédent. Aux prises avec des dettes de plus de 200 000 $, elle est dans l’impasse. Au bout de leurs ressources, le président James Slobodian et quatre autres administrateurs ont démissionné le 20 juin. Seuls Julien Rivard, président par intérim, et Boubacar Camara sont toujours en poste. Ils doivent recruter sept nouveaux administrateurs.
«La situation est très critique, reconnaît M. Rivard. Hydro-Québec avait coupé le courant le 20 juin. Avec l’intervention de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, on est parvenu à obtenir une entente pour que nous puissions poursuivre nos activités jusqu’en septembre. Notre principal créancier, la Caisse Desjardins, a aussi accepté de nous donner un sursis jusqu’au 17 octobre pour trouver une solution.»
Financement annuel
Selon le président intérimaire, les problèmes financiers de la Corporation s’expliquent en grande partie par son incapacité à trouver le financement annuel nécessaire pour couvrir ses frais courants d’exploitation.
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Le centre d’interprétation du Camp Spirit Lake raconte l’histoire de camp de détention et du village aménagés à La Ferme de 1915 à 1917, mais aborde aussi toute la question des 24 camps érigés au Canada durant la Première Guerre mondiale.
«On pourra difficilement survivre sans le soutien du milieu» - Julien Rivard
©Archives - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Jason Kenney, alors ministre du gouvernement Stephen Harper, avait assisté à l’inauguration officielle du centre d’interprétation, en 2011.
«Nous avons des associations ukrainiennes canadiennes qui seraient prêtes à s’impliquer pour nous aider avec la dette à condition qu’on trouve des solutions pour assurer le financement annuel», explique-t-il.
Le soutien du milieu
Selon lui, il y aura beaucoup de travail à faire pour renverser la vapeur et relancer la Corporation Camp Spirit Lake. Il lui faudra pouvoir compter sur un soutien accru du milieu régional, notamment des municipalités d’Amos et de Trécesson.
La Municipalité de Trécesson s’implique d’ailleurs déjà en s’unissant à la Corporation Camp Spirit Lake pour convoquer cette assemblée publique du 22 août, qui aura lieu au centre d’interprétation dès 19h. Ce sera alors l’occasion de discuter des enjeux et opportunités pour le maintien du centre d’interprétation.
Bilinguisme et cimetière
Spirit Lake aura aussi invariablement besoin du soutien des associations ukrainiennes canadiennes, qui ont à cœur de faire connaître ce pan obscur de l’Histoire canadienne que sont les camps de détention érigés pendant la Première Guerre mondiale.
Julien Rivard croit qu’il faudra notamment rendre l’exposition permanente bilingue pour attirer les communautés ukrainiennes qui se trouvent surtout dans l’Ouest canadien.
«Le cimetière est aussi important que l’exposition permanente pour les associations ukrainiennes. Une pétition à la Chambre des Communes pour presser le gouvernement canadien d’agir compte déjà plus de 1300 signatures. Les associations ukrainiennes seraient prêtes à investir des sommes pour mettre le cimetière en valeur», affirme-t-il.
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