Culture
Retour15 octobre 2018
Quand la nature se marie à l’art
Le Centre d’exposition de Val-d’Or lance «Mimèsis»
©Sophie Rouillard
«Les cathédrales intemporelles» de Jacques Pelletier incarnent des bonsaïs sous forme de pierres.
Grâce aux visions de cinq artistes bien différents, le Centre d’exposition de Val-d’Or présente, du 12 octobre au 2 décembre, l’exposition collective Mimèsis où la nature sous toutes ses formes et couleurs prend vie.
«Mimèsis, c’est comment on reproduit quelque chose, explique la directrice du Centre d’exposition de Val-d’Or, Carmelle Adam. Dans ce cas-ci, c’est comment on reproduit la nature.»
Jacques Pelletier, Cynthia Dinan-Mitchell, Jeanne d’Arc Larouche, Michèle Paquin et Raphaël Paquin (sous le commissariat d’Anne-Laure Bourdaleix-Manin) ont tous eu pour mission de donner corps à leurs interprétations et préoccupations par rapport à la nature. «D’avoir cinq artistes sur une même thématique, ça permet de voir plusieurs possibilités. Par exemple, une pomme dans ma tête, peut être rouge et dans celle de quelqu’un d’autre, verte. Même pour quelque chose de simple comme ça, il y a plusieurs variants et c’est ce qu’on a voulu apporter avec cette exposition collective.»
©Sophie Rouillard
Le duo mère/fils de Michèle et Raphaël Paquin dépeint deux versions bien distinctes d’une rivière.
Mère et fils
Dans le cas de Michèle Paquin et Raphaël Paquin (qui forme un duo mère et fils), les deux artistes ont choisi de se baser sur la même image d’une rivière pour créer deux oeuvres bien distinctes qu’ils ont nommées Emporté par le courant. «Raphaël, lui, a utilisé l’image sous la forme d’une photographie et sa mère, Michèle, l’a interprétée sous la forme d’une peinture. C’est la même rivière pourtant», lance Mme Adam.
Des arbres de pierres
De son côté, l’artiste-sculpteur Jacques Pelletier a choisi d’immortaliser le temps en s’inspirant des bonsaïs.
«Chez lui, au Jardin à fleur de peau, il taille des bonsaïs, indique Carmelle Adam. Ce sont des arbres qui vivent très longtemps et ça l’a amené à avoir une réflexion par rapport au passage du temps.»
Grâce à diverses pierres comme la serpentine, l’albâtre ou la stéatite, Jacques Pelletier a créé de véritables bonsaïs immortels. Les oeuvres, regroupées sous le nom Les cathédrales intemporelles sont toutes accompagnées d’un poème de type haïku.
©Sophie Rouillard
L’une des reproductions en 3D d’un des tableaux de la série «Clair-obscur» par Cynthia Dinan-Mitchell.
L’invasion des chenilles
Jeanne d’Arc Larouche a choisi, quant à elle, d’utiliser les chenilles appelées les livrées des forêts (qui ont envahi la région par le passé) à son avantage. «Ce qu’elle montre, c’est qu’on ne peut pas empêcher ou arrêter la nature, souligne la directrice du Centre d’exposition. Même si ces chenilles nous envahissent, on ne peut rien y faire.»
Ainsi, l’artiste a amené son matériel directement à l’extérieur pour que des chenilles puissent laisser leurs traces sur ses toiles. Le tout pour créer La nature et ses occupants.
Nature morte
Finalement, Cynthia Dinan-Mitchell complète l’exposition avec ses tableaux et ses deux scènes de nature morte version 2018. «Il y a deux cents ans, les scientifiques étaient considérés comme des artistes. Souvent, ils prenaient en détails de feuilles et de la botanique pour faire des pages d’encyclopédie, raconte Carmelle Adam. C’est qu’on appelle des natures mortes: c’est-à-dire placer des éléments soi-même avant de les peinturer. Cynthia a recréé ça, mais en se disant à quoi ce genre de portrait ressemblerait aujourd’hui.»
Dans ses œuvres de sa série Clair-obscur, l’artiste a incorporé des objets de la vie au 21e siècle comme une radio, des bidons d’essence ou encore des lampes de poche au travers d’oiseaux ou de petits animaux.
Il est possible de découvrir Mimèsis les mardis de 13h à 16h, du mercredi au vendredi de 13h à 19h ainsi que les samedis et dimanches de 13h à 16h du 12 octobre au 2 décembre.
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