Société
Retour29 octobre 2018
Le partage des savoirs documenté à Pikogan
La Classe des Sages mène à la production d’un coffret
©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos
La professeure Carole Lévesque, entourée de Laurence Desmarais et Suzie Basile, lors de la présentation du coffret de la Classe des sages.
CULTURE. La première Classe des Sages du Québec organisée par le réseau DIALOG a réuni aînés, chercheurs et étudiants universitaires à Pikogan, en février 2016. Ce partage des savoirs a été documenté dans un coffret remis à la communauté le 19 octobre.
«Nous avions été accueillis par la communauté pour organiser ce qu’on appelle une Classe des Sages. C’est une rencontre de détenteurs de savoirs, de savoirs autochtones et de savoirs scientifiques, pour trouver des moyens de mieux faire correspondre des types de savoirs différents. Pour nous, c’est l’occasion de faire se rencontrer des univers de connaissances distincts, mais qui s’ignorent souvent», a expliqué Carole Lévesque, professeure-chercheure de l’Institut national de la recherche scientifique.
Ainsi, du 19 au 21 février 2016, une trentaine d’étudiants et chercheurs provenant de différentes universités ont échangé avec une trentaine d’aînés de Pikogan. Ils ont présenté leurs travaux, alors que les aînés ont parlé de leur culture et leurs traditions.
Un précieux coffret
«On vous avait promis que les résultats de ce projet seraient remis à la communauté. On est là aujourd’hui pour vous présenter ces résultats, de manière à ce qu’il puisse rester une trace de ce travail qu’on a fait ensemble», a indiqué Mme Lévesque, lors du lancement effectué à la salle Minawasi de Pikogan.
Les résultats sont rassemblés dans un coffret. On y retrouve un DVD, un document qui présente les travaux des étudiants et un album qui rend compte de l’événement, avec les propos des participants et des photographies. Celui-ci a été dédié à la mémoire de Claude Kistabish, décédé à peine quelques semaines après sa participation à la Classe des Sages. Il était en voie de devenir le premier archéologue algonquin avant que la maladie ne freine ses aspirations.
«On a une petite vidéo de dix minutes, mais on a aussi fait quelque chose de spécial pour cette communauté. Une deuxième partie de la vidéo est constituée des récits des aînés qu’on remet à la communauté. Ç’a été monté avec les aînés pour la communauté. Ça ne sera pas diffusé à l’extérieur. C’est ce que les aînés ici souhaitaient remettre à la communauté», a fait valoir Carole Lévesque, qui a aussi remis des affiches reprenant des extraits de l’album à la communauté.
Une suite?
Le réseau DIALOG a organisé deux autres Classes des Sages depuis, soit une à Mashteuiatsh en 2017 et une à Wendake ce mois-ci. Mais la grande question qui était sur toutes les lèvres au lancement, c’était: «Est-ce qu’il y aura une suite à Pikogan?»
«On aimerait ça. Je vais prendre ça comme une invitation. On est prêts à organiser un autre événement, à revenir aborder d’autres sujets et compléter ceux-là. La porte est ouverte de notre côté. Cette activité continue et nous sommes prêts à travailler avec les communautés intéressées», a répondu Carole Lévesque, avant de distribuer un coffret à chacun des participants.
La Classe des Sages
«La raison d’être principale de la Classe des Sages est de favoriser l’acquisition de connaissances, d’habiletés et de connaissances sur les ancrages théoriques, méthodologiques, épistémologiques et éthiques de la recherche AVEC les Autochtones», précise-t-on sur l’une des affiches portant sur l’activité.
Le réseau DIALOG
DIALOG est un regroupement stratégique interinstitutionnel et international créé en 2001 et ancré à l’Institut national de la recherche scientifique. Il se définit comme étant «un espace d’échange novateur entre les Premiers Peuples et le monde universitaire fondé sur la valorisation de la recherche et la coconstruction des connaissances et voué au développement de rapports sociaux justes, égalitaires et équitables».
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