Économique
Retour04 juillet 2018
Sayona rencontrera le ministère de l’Environnement
©gracieuseté - Sayona Québec - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Sayona Québec a entamé le 18 mai sa procédure de consultation publique pour le projet Authier Lithium, avec des assemblées à La Motte, Pikogan et Amos. Elle doit se terminer le 20 août.
MINES. Invitée à soumettre son projet Authier Lithium au processus du BAPE, Sayona Québec a demandé et obtenu une rencontre avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 10 juillet prochain.
S’appuyant sur les «préoccupations légitimes soulevées par la population», la ministre Isabelle Melançon a annoncé le 29 juin son intention de recommander au gouvernement d’assujettir le projet à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, comme le lui permet l’article 31.1.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), à moins que la société minière n’en fasse elle-même la demande.
«Il faut favoriser la participation de la population dans l'évaluation des projets qui influencent son milieu de vie» - La ministre Isabelle Melançon
«En plus d'améliorer l'acceptabilité sociale d'un projet, les audiences publiques permettent à toutes les parties de présenter leurs interrogations et préoccupations. De plus, elles permettent une meilleure détermination des enjeux d'un projet et assurent une prise de décision éclairée par le gouvernement», a déclaré la ministre dans un communiqué.
La société minière souhaite exploiter un gisement de lithium à proximité de l’esker Saint-Mathieu-Berry à La Motte, ce qui a soulevé beaucoup d’inquiétude et d’opposition dans la population régionale. Plusieurs organismes et intervenants ont réclamé que le projet soit soumis au Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE), bien que sa production quotidienne de 1900 tonnes ne l’y oblige pas.
L’action plonge
Sayona Québec préfère attendre de rencontrer le Ministère avant de commenter. En revanche, la société mère, l’Australienne Sayona Mining, a publié un communiqué lundi rappelant que la procédure recommandée par la ministre allait prolonger les délais pour l’obtention des permis nécessaires pour lancer le projet.
La valeur de l’action a chuté de 17,5 % lundi, 18,18 % mardi et 11,11 % mercredi pour atteindre 0,024 $ australiens. Sur cinq jours, on parle d’une baisse de 36,84 % à la bourse australienne. Sayona Mining annonce par ailleurs qu’elle poursuit la préparation de l’étude de faisabilité du projet, dont le dépôt serait imminent.
Le Comité citoyen se réjouit
Le Comité citoyen de protection de l’esker se réjouit de la position de la ministre Melançon. «Nous sommes très contents que notre demande ait été entendue. C’est quand même étrange de voir que la ministre a été plus à l’écoute des préoccupations des citoyens que nos élus locaux», a déclaré mardi la co-porte-parole Élise Blais Dowdy.
Cette dernière n’est toutefois pas prête à crier victoire tout de suite, alors que Sayona a obtenu une rencontre avec le Ministère. «En espérant qu’on n’assistera pas à un recul de la ministre. Le BAPE est le lieu le plus approprié pour que les citoyens puissent obtenir des réponses à leurs questions et à leurs préoccupations», a affirmé Mme Blais Dowdy.
Jusqu’à tripler les délais
Sayona Québec effectue une consultation publique en vertu de l’article 22 de la LQE, qui comporte des délais de 8 mois, alors que celle en vertu de l’article 31.1 demande de 15 à 24 mois. En marge de l’assemblée de consultation publique du 27 juin à Amos, le porte-parole Marc Parson avait clairement laissé entendre que le projet avait été monté en fonction de la capacité financière de Sayona, qui est une compagnie junior d’exploration.
La minière a toujours fait valoir l’urgence d’entrer sur le marché international du lithium afin de bien s’y positionner. Selon la procédure actuelle, elle anticipait débuter la construction de la mine en mai 2019 pour une mise en service de la mine en mars 2020. Sous sa forme actuelle, le projet créerait 132 emplois par année pendant 17 ans.
Commentaires