Politique
Retour15 novembre 2019
La MRC d’Abitibi-Ouest refuse d’entendre les résultats d’une pétition
La période de questions du public ne serait pas la place pour déposer une pétition
©Archives - Le Citoyen Val d'Or - Amos
La subvention accordée par la Ville de La Sarre prendra bientôt fin. L’avenir d’Autobus Maheux en Abitibi-Ouest est donc toujours en jeu.
Micheline Audet se bat depuis plus d’un an pour assurer la survie du transport collectif offert en Abitibi-Ouest par l’entreprise Autobus Maheux. Elle a déposé une pétition de plus de 2500 signatures, mais les élus ont refusé de l’entendre lors du conseil des maires de septembre.
Lors de la période réservée aux questions du public, Mme Audet a demandé au conseil s’il avait reçu une demande d’aide financière de la part d’Autobus Maheux.
«En date d’aujourd’hui, Autobus Maheux n’a pas présenté de demande d’aide financière à la MRC d’Abitibi-Ouest, a répondu le directeur général, Normand Lagrange. Le 4 septembre, nous avons fait des représentations auprès du Ministère par rapport à ce dossier-là, qui est très important pour nous. Nous avons rappelé au gouvernement de prendre ses responsabilités puisque ce dossier n’est pas une compétence des MRC. Ce n’est pas dans nos responsabilités légales de traiter de ce programme-là.»
Soutien mitigé
Les MRC d’Abitibi et d’Abitibi-Ouest sont les deux seules de la région à avoir refusé de soutenir financièrement le transport collectif sur leur territoire. Les MRC du Témiscamingue et de la Vallée-de-l’Or ainsi que la Ville-MRC de Rouyn-Noranda ont chacune accepté de soutenir l’entreprise afin d’assurer la continuité du transport collectif en Abitibi-Témiscamingue.
La Ville de La Sarre a également accepté de financer l’entreprise en lui accordant une aide de 15 000 $.
De leur côté, les maires d’Abitibi-Ouest avaient voté contre l’idée de venir en aide au transporteur. «À deux reprises, la Table des maires avait pris la décision de ne pas subventionner ce programme-là à même les taxes des citoyens», a expliqué Normand Lagrange, lors du conseil de septembre.
Refus d’entendre les résultats de la pétition
Après avoir posé plusieurs questions sur le sujet, Micheline Audet a commencé à parler de la pétition qui avait été initiée à travers l’Abitibi-Ouest pour préserver le transport collectif dans la MRC. Normand Lagrange lui a alors rappelé que la période de questions du public ne pouvait pas être utilisée pour présenter un dossier, mais bien pour poser des questions au préfet ou à la direction.
«Seriez-vous intéressés à connaître les résultats de cette pétition?», a alors demandé Micheline Audet. Ce à quoi le préfet suppléant, Alain Gagnon, a répondu qu’ils recevaient la question, mais que les questions doivent s’adresser au préfet ou au directeur général. Le préfet adjoint de la MRC, Alain Gagnon a alors suggéré que les maires intéressés pourraient eux-mêmes faire les démarches pour obtenir les résultats de la pétition. Réponse que Mme Audet n’a pas trouvé satisfaisante.
«Je ne comprends pas que ça ne vous intéresse pas plus que ça; ce sont vos citoyens, a-t-elle lancé. Vous devez représenter les intérêts de tous les citoyens. Je ne comprends pas que vous n’êtes pas intéressés de savoir combien de vos citoyens soutiennent cet enjeu important du transport collectif.»
Pas la bonne tribune
Le directeur général a rappelé que le conseil des maires n’était pas une tribune pour présenter une pétition. Il a néanmoins suggéré à Mme Audet de transférer les résultats de la pétition à chacune des 21 municipalités d’Abitibi-Ouest pour que leurs responsables consultent eux-mêmes les résultats.
Chose que Mme Audet a faite. Depuis, elle a reçu l’appui de plusieurs municipalités dans sa démarche pour que la MRC accorde une subvention à Autobus Maheux.
La pétition
Pas moins de 2516 personnes ont signé la pétition demandant aux maires de l’Abitibi-Ouest de voter en faveur de toute mesure capable d’assurer le maintien du transport collectif interurbain dans la MRC. De ce nombre, 2371 sont des citoyens d’Abitibi-Ouest (11 % de la population totale de la MRC), 145 venaient des localités de Valcanton et de Villebois en Jamésie et 215 autres, de l’extérieur de la MRC.
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