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16 novembre 2019

«Ne répétons pas les erreurs du passé»

Québec invité à mieux encadrer les mines de lithium

Rodrigue Turgeon

©Capture d'écran - Assemblée nationale

Rodrigue Turgeon

Cinq organismes et comités dédiés à la protection de l’environnement en Abitibi-Témiscamingue demandent à Québec de resserrer l’encadrement des mines, en particulier celles de lithium, en marge des consultations pour le futur Plan d’électrification et de changements climatiques 2020-2030.

C’est l’appel lancé le 12 novembre par des représentants du Regroupement vigilance mines Abitibi-Témiscamingue (Revimat), du Comité citoyen de protection de l’esker, du collectif Gazoduq, parlons-en! et du comité Nouvelle Vision de La Motte, avec l’appui du comité RAVIE-SM de Saint-Mathieu-d’Harricana. Ils ont porté ce message à la conférence internationale Pour que le climat ait meilleure mine (14-15 novembre) à Ottawa/Gatineau et le porteront au congrès Québec Mines + Énergie (19-20 novembre) à Québec.

«On sent qu’il y a vraiment une frénésie autour de la transition énergétique et avec raison, je pense que c’est indubitable qu’il faut qu’on tourne le dos aux énergies fossiles de manière drastique. Cependant, il faut prioriser tout de même l’environnement et la santé des populations avant les considérations strictement économiques. Autrement dit, il n’est pas question de réparer des erreurs qu’on a commises dans le passé avec une exploitation frénétique des hydrocarbures pour les répéter avec les ressources minérales énergétiques», affirme Rodrigue Turgeon, du Comité citoyen pour la protection de l’esker et du collectif Gazoduq, parlons-en!

«La transition énergétique ne peut plus servir de prétexte ou d’excuse pour détruire le territoire de la région au profit de promoteurs multinationaux de projets miniers et gaziers mal ficelés qui sont de véritables bombes environnementales» - Rodrigue Turgeon  

Plus d’aires protégées

Les comités s’appuient notamment sur une compilation des incidents environnementaux survenus à la mine North American Lithium, qui sont au nombre de près d’une quinzaine entre 2013 et 2018, pour demander à Québec «de ne plus émettre de permis à des entreprises qui ont un mauvais bilan environnemental ou qui ne sont pas suffisamment rentables pour payer de véritables mesures de protection», indique Paul Lafrenière, du comité Nouvelle Vision de La Motte. Ils affirment que Québec devrait assujettir toute nouvelle mine à une évaluation environnementale par le BAPE, augmenter les sanctions pénales en cas d’infraction environnementale.

Pour protéger davantage les milieux écologiques sensibles, dont les eskers d’eau potable, ils revendiquent une augmentation drastique de la superficie des aires protégées dans la région. «La MRC Abitibi est un parfait exemple. On a seulement 1,5 % de notre territoire qui est protégé, alors que les objectifs gouvernementaux pour l’année 2020, qui est dans quelques semaines, sont d’arriver à 17 % du territoire», souligne Rodrigue Turgeon, qui portera la parole de la région à la COP25, à Madrid, à la fin du mois.

Eskers à protéger

Il va plus loin sur la question des eskers. «L’Abitibi est constellée d’eskers et d’autres milieux du genre. Il faut qu’on porte une attention à cette question-là et elle doit être considérée dans son ensemble, pas seulement à la pièce. Pour reprendre un peu le discours de la compagnie (Sayona), ce qu’on souhaite, ce n’est pas de protéger le puits de la Ville d’Amos ou celui de l’usine Eska à Saint-Mathieu, mais de protéger l’intégralité de l’esker Saint-Mathieu-Berry. La zone sud présente un bon potentiel. C’est une zone de recherche en eau pour cette région», fait-il valoir.

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