Covid-19
Retour23 mars 2020
«Imaginez les hôpitaux avec tout ce personnel ajouté!»
Le blocage des stages empêche les finissants en Soins infirmiers du Cégep d’apporter une aide précieuse
©Archives
Les finissants en Soins infirmiers du Cégep souhaitent apporter un coup de main au personnel du réseau de la santé.
En ce moment, dans la sphère publique, nous lisons* principalement l’inquiétude des futurs infirmiers(ères) cliniciens à ne pas compléter leur baccalauréat, mais peu des collégiens.
Cette session, nous devions terminer notre DEC et finalement porter aide aux personnes dont la santé était précaire. Nous sommes plus que d’accord avec les mesures que François Legault prend par rapport à la COVID-19: nous vivons un moment certainement historique et des mesures extraordinaires s’imposent. Le leadership de notre premier ministre est totalement en accord avec nos convictions infirmières.
D’un autre côté, l’annonce de la cessation de nos stages nous a apporté beaucoup d’émotions. Ce n’est pourtant pas pour cette raison que nous écrivons. L’inquiétude des répercussions du virus nous préoccupe beaucoup plus!
Le personnel soignant était déjà à bout de souffle avant la pandémie. Nous sommes conscients que ces personnes auront besoin de soutien très bientôt. Pourtant, malgré notre disponibilité à aider, nous avons de la difficulté à nous faire entendre.
Nous avons terminé la théorie infirmière au cours de la dernière session, ce qui nous rend aptes à remplir le rôle de CEPI (Candidat à l’exercice de la profession infirmière). Nous sommes motivés, prêts et disponibles. L’élément manquant à ce poste est notre expérience clinique, censée être acquise lors de nos stages cette session. Pourtant, celle-ci pourrait être faite sur les planchers d’hôpitaux, en offrant notre aide pour passer à travers cette crise.
On ne veut pas outrepasser les acquis nécessaires pour apporter nos connaissances et notre aide: nous voulons porter main forte puisque nous sommes qualifiés pour le faire. Cependant, sans le crédit des heures restantes pour avoir notre diplôme en main, ce ne sera certainement pas possible.
De plus, seule la réussite du test de l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec nous permettra d’exercer à titre d’infirmiers(ères). La réussite de cet examen sera la preuve indéniable de notre compétence. N’êtes-vous pas d’accord que la situation actuelle pourrait être évaluée par la ministre de la Santé?
Le gouvernement mobilise des centaines de gens, mais ne reconnaît pas l’aide que nous pourrions apporter. Imaginez les hôpitaux avec tout ce personnel ajouté! La prise des signes vitaux, des examens de routine, des changements de pansements… notre capacité à évaluer et traiter les personnes malades est disponible. Il ne lui reste qu’à être reconnue.
Alors que plusieurs personnes ferment leur entreprise, sont proies à l’anxiété sociale et ont peur d’une récession à venir, pourquoi ne pas utiliser les étudiants confinés chez eux qui sont disponibles? Nous sommes plus que des futurs infirmiers(ères), nous sommes rigoureux et soucieux du bien-être des clients qui en ont besoin. Nos enfants, notre famille, nos amis et nos voisins vous en seraient plus que reconnaissants. Nous sommes prêts!
Cordialement,
Alex Duval,
Au nom de plusieurs finissants en Soins infirmiers du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
(*À la suite d’une publication parue sur www.manurseqc.com.)
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