Économique
Retour14 juillet 2020
Du cannabis abitibien disponible cet automne
Mindicanna, premier microproducteur au Québec
©gracieuseté - MindiCANNA
Daniel Lessard et Carl Richard devant des plants de cannabis en floraison.
Non seulement Mindicanna est devenue le 3 avril la première entreprise québécoise à obtenir sa licence de microproducteur de cannabis au Québec, mais elle devrait aussi la première à écouler ses produits dès cet automne.
«Nous serons aussi la première micro à vendre aux personnes qui ont des prescriptions médicales. On garde une petite partie de notre production à cette fin, parce qu’on n’a pas encore beaucoup de patients. Ce n’était pas prévu au départ, mais on se l’est fait proposer, on avait les infrastructures pour le faire et c’est quelque chose qui nous tentait. On a déjà des patients qui sont en préinscription sur notre site web (www.mindicanna.ca). Ils auront la priorité d’achat quand on recevra nos produits emballés», explique Daniel Lessard, cofondateur de Mindicanna avec Carl Richard.
La jeune société amossoise a mis seulement un mois et demi à aménager ses installations pour la production, en faisant preuve de créativité et d’innovation. Les unités de production se trouvent dans des conteneurs maritimes installés dans les locaux de Mindicanna, sur la route de l’Aéroport. «C’est le genre de projet qui demande beaucoup d’investissements, mais pour lequel il n’y a pas beaucoup d’investisseurs. On a tout financé avec nos revenus de consultation. On n’a reçu aucune subvention jusqu’à maintenant», précise Daniel Lessard.
©Martin Guindon - Le Citoyen Val d'Or - Amos
L’une des unités de production en floraison, à la troisième de ses dix semaines de croissance.
«On a hâte que les clients puissent enfin mettre la main sur notre produit, depuis le temps qu’on en parle» - Carl Richard
En 10 semaines
La licence actuelle de Mindicanna lui permet de mettre 200 mètres carrés en production. L’entreprise ambitionne de produire environ 500 kilos de cannabis en fleur séchée par année quand elle aura atteint sa vitesse de croisière. À ce stade-ci, elle prévoit écouler 80% de sa production en cannabis récréatif et l’autre 20%, en cannabis médical. Elle souhaite toutefois augmenter la proportion de son offre médicale et vise le marché canadien à terme.
Tous les 10 jours, elle lance une production de 200 pieds carrés de cannabis. Elle peut récolter après 10 semaines. «Ça va très vite. La température et l’humidité sont contrôlées, il y a injection de CO2. Et on a pris un sol vraiment très efficace, qui permet aux racines de pousser librement. On obtient d’excellents résultats», souligne Carl Richard.
Haut de gamme
«Notre première récolte va se faire pendant le mois d’août et nos produits seront sur les tablettes en septembre ou au début d’octobre. Les ententes sont faites. On a placé notre produit dans un créneau haut de gamme, donc on se dirige que vers là, c’est un marché de niche. On y va avec la meilleure compagnie d’engrais de cannabis au monde, on a la meilleure eau au monde à Amos et des installations de haute qualité», fait valoir Daniel Lessard.
«On ne veut pas faire un produit de masse, on veut faire de la qualité. On met de l’avant notre génétique, qu’on a mis plusieurs années à développer. Notre premier cannabis va s’appeler Azura», affirme Carl Richard.
Défi de la main-d’œuvre
Développer un tout nouveau créneau industriel, dans une région où les mines et la forêt occupent beaucoup de terrain, pose son nombre de défis, surtout celui de la main-d’œuvre. «On gère une croissance. Comme pour n’importe qui, la rareté de main-d’œuvre se fait sentir, surtout avec un profil horticole. Soit on prend des gens sans expérience et qu’on les forme sur place, ou on essaie d’attirer des gens de l’extérieur, mais ce n’est pas évident», précise Carl Richard.
L’entreprise dispose actuellement de quatre jardiniers, mais aura besoin du double à terme. Avec les autres membres de l’équipe, on parle d’éventuellement une douzaine d’employés.
Une cinquantaine de clients
Mindicanna partage aussi son expertise en tant que consultant auprès des aspirants producteurs de cannabis. «On accompagne actuellement une cinquantaine de projets. Le fait d’avoir maintenant notre licence, ça consolide beaucoup le volet consultation. Et nous avons des clients aussi sur le point d’obtenir leur licence. On sait comment ça fonctionne, combien c’est complexe et on est capable de l’expliquer comme il faut aux clients», explique Daniel Lessard.
Commentaires