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21 octobre 2021

Pierre-Olivier Poulin - popoulin@medialo.ca

Le groupe Miaji met l’histoire de Lac-Simon sur papier

Exposition Lac-Simon

©gracieuseté - Laurence Hamel-Charest

L’exposition «Ka odji madjisek: Là où ça commence» a attiré plusieurs curieux, dans l’après-midi du 19 octobre, à l’école secondaire de Lac-Simon.

PREMIÈRES NATIONS - Raconter l’histoire de la nation anishnabe de Lac-Simon de son point de vue, telle est la valeureuse mission que s’est donnée le groupe Miaji, avec l’exposition «Ka odji madjisek: là où ça commence». Le produit final a été présenté le 19 octobre, à l’école secondaire de Lac-Simon. 

Imaginé par le regretté Jean Papatie, le projet a été mis sur papier par la directrice du programme en études autochtones et professeure titulaire au département d’anthropologie de l’Université de Montréal, Marie-Pierre Bousquet. Ayant travaillé plusieurs mois afin de montrer le point de vue de l’histoire des Simo Sagihiganiwinnik, soit les habitants de Lac-Simon, celle-ci devait présenter ces résultats en mars 2020, mais la pandémie a retardé le tout. 

Même avec la tradition orale qui continue quand même de se faire entre les générations, le format d’un livre était une meilleure idée, puisque le contexte s’y prête mieux, avec l’école et le travail. «L’exposition est l’un des gros premiers produits de cette recherche. Au printemps, une bande dessinée va sortir. Un peu plus tard, l’exposition sera en version numérique, en plus d’un livre», précise Mme Bousquet. 

Pour l’instant, le livre sera seulement disponible en français. Cette décision a été prise, car plusieurs membres de la communauté de Lac-Simon utilisent cette langue de manière courante. De plus, on souhaite rejoindre le plus de gens possible à l’extérieur de la région. Si une traduction en anglais est souhaitée par Mme Bousquet, elle préfère ne pas intervenir sur la possibilité d’en faire une version en anishnabe. 

Le plus précis possible 

En plus de la recherche, le plus gros défi de la chercheuse consistait à se détacher complètement des manières de faire allochtones, dans le but d’avoir le point de vue autochtone le plus précis possible. 

«Dans les récits qu’on recueillait, et ça, c’est typique des manières de raconter chez les Anishnabe, on ne donne pas, ou très peu, de dates. Dans l’histographie occidentale, on ajoute beaucoup de dates. Je leur ai demandé : comment va-t-on faire? Est-ce que j’en mets, ou pas? On a conclu qu’il en fallait un peu pour que les gens s’y retrouvent. Donc, il fallait trouver un compromis. On a eu des discussions assez profondes sur comment on fabrique l’histoire», illustre Mme Bousquet. 

En plus du format, le fond demeurait important. Cette dernière tenait également à inclure un minimum de mots en anishnabe.  

«Les personnes qui ont un certain âge voient très bien que les manières changent. Les jeunes sont beaucoup devant leurs écrans, mais ils veulent qu’ils continuent à apprendre leur langue. Il fallait que ça reste accessible aux allochtones, donc on ne voulait pas mettre des mots très spécialisés. Si, après l’exposition, ils sont capables d’en retenir quelques-uns, ce serait déjà pas mal», affirme la professeure.

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