Éducation
Retour13 février 2023
Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca
Le parcours d'une battante
Mya Guilbault
©Gracieuseté - Le Citoyen Val d'Or - Amos
La présence de Julienne a toujours été apaisante pour Mya.
Dès la deuxième année du primaire Mya Guilbault s’est rendu compte que son parcours scolaire ne serait pas aussi facile que celui de ses confrères de classe.
« Au primaire, mes professeurs me disaient que je n’étais pas connectée dans mon cerveau. J’avais tout le temps des échecs, donc l’école a conseillé à mes parents d’avoir de l’aide pédagogique à la maison. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me décourager, parce que j’ai doublé ma deuxième année et j’ai compris que j’étais différente et moins bonne que les autres, raconte avec beaucoup d’humanité la jeune fille de 17 ans. Ensuite, au secondaire, je n’aimais pas ça du tout. J’ai tout le temps eu de la misère et je n’avais pas de plaisir à aller aux récupérations par exemple. » C’est pendant son parcours scolaire que Mya a reçu un diagnostic de TDA expliquant ainsi sa difficulté à se concentrer en classe. « Je n’osais pas dire aux profs, attendez un peu. Quand tu es dans un groupe de 30 personnes et que tu es la seule qui ne comprend pas, c’est un peu intimidant. »
©Gracieuseté
Mya Guilbault : un exemple de persévérance scolaire.
Un parcours particulier
« Quand j’ai parlé à Lucie, l’intervenante de mon école, de mes difficultés, on a trouvé ensemble un programme qui me convenait. C’est un programme en collaboration avec le Carrefour Jeunesse Emploi pour les jeunes de 15 ans et plus. Le matin tu vas à l’école des adultes pour faire tes cours de français et de mathématiques et l’après-midi ce sont divers ateliers par exemple sur comment gérer ton budget. » Contrairement au système scolaire régulier, ce programme lui permet d’être dans une plus petite classe, soit d’environ six élèves, avec des gens qui lui ressemblent. Mya note d’ailleurs une nette amélioration de sa concentration dans cet environnement. « Les gens qui m’entourent ont tous de la difficulté comme moi et la dynamique est le fun, c’est comme une deuxième famille. » La jeune femme de Rouyn-Noranda voit enfin la fin de son parcours approché à grands pas, alors qu’il lui reste seulement deux cours à compléter pour obtenir son diplôme d’études secondaires. « Je n’y crois pas tant. C’est fou! Ça n’allait tellement pas. J’étais tellement découragée. Et maintenant ça va bien! » Selon Mya, la persévérance scolaire a un lien direct avec la confiance en soi. « C’est aussi de persévérer à ta vitesse. Ce n’est pas grave si tu rencontres certains échecs, ça arrive à tout le monde de commettre des erreurs. Tu fais de ton mieux, je pense et tu donnes ton 100%. Entouré des bonnes personnes et avec les bons trucs, tout le monde peut réussir ce qu’il souhaite réussir. »
Quand une intervenante change toute
Le parcours de Mya a croisé celui de Lucie Lacroix alors que la jeune fille était vraiment au bout du rouleau. « Je pleurais dans les corridors de l’école, ça me tentait pu, j’étais découragée, j’étais vraiment à bout. J’ai rencontré Lucie, elle m’a écouté et on a développé un lien. Sans elle, je n’aurais jamais été capable d’être où j’en suis aujourd’hui. Elle m’a vraiment sauvé la vie. Je ne la remercierai jamais assez. » Cette intervenante aura certainement marqué le parcours de l’adolescente qui tiendra très prochainement son diplôme dans ses mains. Dans le futur, Mya souhaite trouver un métier dans lequel elle pourra, à son tour, faire la différence pour des jeunes, comme Lucie l’a fait pour elle.
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