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16 janvier 2024

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

Une RPA de La Sarre victime de l’inflation

L’explosion des coûts force la fermeture de la Résidence Andréa

Résidence Andréa La Sarre

©Médialo - Chloé Pronovost

La Résidence Andréa, de La Sarre, a subi le même sort que 87 autres RPA à travers le Québec en 2023, étouffée par l’explosion des coûts d’exploitation.

La Résidence pour personnes âgées (RPA) Andréa, de la 4e avenue Ouest, à La Sarre, a annoncé sa fermeture prochaine.  Comme c’est le cas dans plusieurs résidences partout au Québec, les gestionnaires ont été incapables de faire face à la hausse des coûts et à une réglementation plus stricte, voire tatillonne.

L’Opposition officielle à Québec note d’ailleurs que l’exemple de la Résidence Andréa n’est pas unique.  En effet, en 2023, 88 RPA ont été forcées de fermer leurs portes, étouffées par la hausse des coûts d’exploitation et le resserrement de la réglementation en matière d’hébergement.  « Le modèle actuel que défend la CAQ n’est plus viable, affirme la députée libérale France Caron, porte-parole en matière d’aînés pour le PLQ.  Les Maisons des aînés sont déjà des éléphants blancs, et les propriétaires de RPA préfèrent convertir leurs résidences en immeubles à condos.  Il faut des états généraux, c’est urgent. » 

Pendant ce temps, à La Sarre, la directrice, Caroline Girard, confirme être à la recherche de solutions pour relocaliser sa vingtaine de résidants.  « Plusieurs sont déjà replacés, mais on cherche encore, de dire Mme Girard, qui confirme en même temps les affirmations de l’Opposition libérale sur les raisons de la fermeture de sa RPA.  On nous oblige à poser des gicleurs, à faire plusieurs réaménagements, en plus de la hausse des salaires et de la pénurie de main-d’œuvre.  C’est impossible de continuer dans de pareilles conditions. »     

L’AQRP inquiète 

C’est l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) qui a sonné le tocsin dans ce dossier.  Entre octobre 2022 et septembre 2023, l’AQRP a noté 2500 évictions à travers le Québec.  L’AQRP s’inquiète encore plus pour les personnes âgées vivant en région éloignée.  « Quand une RPA ferme à Montréal, les gens peuvent se relocaliser sans trop de conséquences, indique le président provincial, Paul-René Roy.  En région éloignée, comme en Abitibi-Témiscamingue, les gens doivent parfois s’exiler pour retrouver un endroit où habiter. Ces gens-là perdent leurs repères, le milieu de vie dans lequel ils ont toujours vécu, leurs amis, leurs contacts. » 

M. Roy croit que la Loi 31 devrait avoir plus de dents pour les propriétaires qui veulent transformer leurs RPA en immeubles locatifs ou en condos.  « Ils devraient le faire de bonne foi, et avoir certaines obligations, affirme M. Roy.  Actuellement, la compensation offerte en vertu de la loi est vue « …comme une tactique fallacieuse du gouvernement du Québec, faisant supporter aux résidents en RPA les séquelles psychologiques des évictions en échange d’une compensation », aux yeux de l’AQRP. 

L’Opposition bâillonnée 

L’Opposition libérale a demandé que la commission parlementaire qui étudie la Loi 31 soit investie d’un mandat d’initiative qui lui permettrait d’étudier la conversion actuelle des RPA en immeubles à condos, ce que la CAQ a refusé.  « On voit une tendance qui n’est pas à la veille de se renverser, dit Linda Caron.  En plus des coûts de main-d’œuvre et de la réglementation plus stricte, les primes d’assurance des RPA ont augmenté de façon drastique depuis la COVID.  Il faut se pencher sérieusement sur le sujet, »   

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