Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Santé

Retour

05 février 2024

Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca

Stéphany De Carufel, survivante d’une tentative de suicide

Semaine de la Prévention du Suicide

Stéphanie

©Gracieuseté - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Stéphany De Carufel invite la population à laisser tomber les barrières des tabous et à demander de l’aide lorsque nécessaire.

« La vie ça se cultive et la vie de chacun est importante. » - Stéphany De Carufel

C’est à l’âge de 18 ans, alors qu’elle commençait tout juste sa vie d’adulte, que Stéphany De Carufel a tenté de mettre fin à ses souffrances.

« Je viens d’un milieu aisé, mes parents étaient ensemble, j’ai eu une enfance bien normale, mais à 18 ans je n’avais pas les outils nécessaires pour passer à travers ce qui m’attendait cet été-là », mentionne Stéphany De Carufel, qui s’engage maintenant à titre de Présidente du Conseil d’administration du Centre de prévention du suicide de Rouyn-Noranda.

Ce qui a permis à Stéphany de se sortir de cet entonnoir de détresse c’est certainement d’en parler, de demander de l’aide à des gens extérieurs à la situation qu’elle vivait à ce moment-là.

« La personne n'avait pas de jugement, elle n’était pas impliquée émotionnellement dans tout ça. C’est beaucoup plus facile de se confier à une personne qui a une meilleure vision extérieure de la situation. Cette personne-là m’a aidé à trouver les ressources nécessaires pour soulager cette souffrance qui m’habitait. Grâce à cette personne extérieure j’ai pu me reconstruire. »

Durant son parcours, Stéphany n’a jamais arrêté de consulter. Pouvoir parler et demander de l’aide est certainement ce qui lui permet, encore aujourd’hui, de continuer d’avancer. « Ça me permet de voir d’autres points, de réaliser autre chose, ça me donne des moments de réflexion. D’ailleurs, cette année ç’a été une année encore extrêmement difficile pour moi. J’ai été mise à rude épreuve. Encore aujourd’hui je consulte et je suis convaincue que c’est important et ça m’aide énormément », mentionne Stéphany qui fait actuellement un retour sur les bancs d’école au Baccalauréat en Travail social après 22 ans de carrière dans un tout autre domaine.

« Demander de l’aide, c’est l’étape la plus importante qui a marqué le parcours de Stéphany entre sa première tentative de suicide et aujourd’hui.  Elle en a vécu d’autres difficultés et elle est encore en vie. À chaque fois, elle va consulter quand elle en ressent le besoin. C’est un bel apprentissage d’avoir le courage de demander de l’aide », ajoute Brigitte Laliberté, directrice générale du Centre de prévention du suicide.  

Prévention 

La Semaine de prévention du suicide se déroule du 4 au 10 février 2024. L’équipe du Centre de prévention du suicide de Rouyn-Noranda ira à la rencontre de divers publics et de milieux variés.

« La prévention du suicide ce n’est pas d’aider seulement des gens qui veulent s’enlever la vie, c’est d’aider les gens bien avant ça. C’est de les amener à avoir de saines habitudes de vie pour qu’ils n’aient pas d’idées suicidaires. Pendant la Semaine de la prévention du suicide, on est dans plein de milieux : scolaires, hospitaliers, etc. On va remettre des outils, on va faire des jeux avec les gens pour les amener à cultiver la vie et à être un petit peu plus au courant de ce que c’est la prévention du suicide. Plus on va en faire des activités comme celles-là, plus on se fait connaître et plus les gens vont venir vers nous. C’est une espèce de roue positive qui va faire en sorte qu’éventuellement on va encore avoir des demandes d’aides, mais ça va peut-être baisser considérablement », précise Mme Laliberté.

En 1 an, le Centre de prévention du suicide de Rouyn-Noranda a augmenté de 400% ses interventions avec la population. « La demande est là et on le voit que la détresse est grandissante dans la région, donc on s’assure de se mobiliser le plus possible pour être présents. Ça peut être attribuable au fait que l’organisme est plus visible et que les gens sont plus portés à demander de l’aide également », complète Mme De Carufel.

Selon les deux dames, il n’est jamais trop tôt pour débuter la prévention. L’équipe fait preuve d’innovation et de créativité pour aller rendre visite notamment aux jeunes de 5e et 6e année dans les écoles primaires du territoire.

« On fait de la sensibilisation auprès des jeunes, on ne parle pas nécessairement du mot suicide, mais on fait une espèce de métaphore avec un sac à dos et on met des choses dedans. Le sac à dos devient très lourd et reflète le fait de garder des émotions à l’intérieur de soi. Quand on en parle, on remplace les objets lourds par des plumes pour que le sac soit plus léger », décrit Stéphany.

L’Abitibi-Témiscamingue compte sept Centres de prévention du suicide répartis aux quatre coins de la région. Pour en savoir plus : https://www.preventionsuicide.ca/ 

prévention suicide

©Gracieuseté - Le Citoyen Val d'Or - Amos

Stéphany De Carufel et Brigitte Laliberté arborant fièrement leur nez de clown.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média