Persévérance scolaire
Retour12 février 2024
Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca
Maman, étudiante… superhéroïne
©Gracieuseté - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Carol-Ann et sa famille lors de la réception de sa bourse en persévérance scolaire reçue pour sa bonne conciliation études-famille.
Carol-Ann Harrisson était de retour sur les bancs d’école en tant que mère de deux jeunes enfants, quand en 2020 elle apprenait, à deux jours d’écart, une 3e grossesse et la fermeture des écoles causée par la pandémie de Covid-19.
Un parcours scolaire ne se trace pas toujours comme une ligne droite, il arrive que certains cursus soient parsemés d’embûches et de changements de direction. Carol-Ann Harrisson en est un bel exemple. À la suite de ses études secondaires, la jeune femme de Rouyn-Noranda a essayé plusieurs programmes collégiaux notamment en arts et lettres et même en techniques policières. Lorsqu’elle est devenue mère, Carol-Ann a pris la décision, avec son conjoint de l’époque, d’être mère à la maison.
« Quand on s’est séparés, je me suis ramassée pas de diplôme, pas d’emplois. Je recommençais à zéro. Ça a toujours été quelque chose que j’ai voulu faire, retourner aux études, mais ce n’est pas toujours évident dans ces conditions-là. Quand j’ai rencontré mon nouveau conjoint, il m’a fortement encouragé à le faire, c’était un bon moment et j’ai décidé de foncer », raconte la jeune femme de 34 ans. C’est au baccalauréat en enseignement primaire et préscolaire que Carol-Ann s’est inscrite lors de son retour sur les bancs d’école. « Je me suis inscrite à temps plein même si j’avais mes deux grands à la maison. Je suis retombée enceinte pour une 3e fois pendant mes études en 2020, j’ai appris que j’étais enceinte 2 jours avant que le gouvernement confirme qu’il y avait une pandémie. »
La Covid-19
C’est enceinte, et par la suite, avec un bébé à la maison que Carol-Ann a poursuivi ses études à distance pendant la fermeture des établissements scolaires qui, rappelons-le, a duré jusqu’en janvier 2022.
« Mon premier stage d’observation a été écourté à cause de la pandémie, on ne pouvait plus être dans les écoles. Ensuite, les cours en ligne, ce n’était pas toujours facile. C’est, tout d’abord, beaucoup moins motivant et je n’avais jamais vécu ça non plus. Avec les enfants à la maison aussi c’était particulier. Je ne pouvais pas toujours ouvrir ma caméra, parce que j’étais en train d’allaiter. C’est arrivé souvent que j’avais mon ordinateur à côté du four pour écouter mon cours et je préparais le souper en même temps », se remémore Carol-Ann à, maintenant, quelques mois de la fin de son parcours.
Un exemple de persévérance
Tout au long de son parcours, la persévérance de Carol-Ann a été remarquée par ses pairs, par sa famille, ses amis et son conjoint. Cependant, ce sont les mots de ses enfants à son égard qui émeut davantage la mère de famille.
« Ça coûte très cher les études supérieures et en tant que maman j’ai des frais que les autres étudiants plus jeunes n’ont peut-être pas. Le métier d’étudiant ce n’est pas très payant. Ça demande beaucoup de sacrifices et de temps. Mes enfants me disent dernièrement ''tu termines enfin, tu es persévérante maman, on a hâte que tu termines, tu travailles fort et on a hâte de te voir. '' Mes deux plus grands sont des sportifs et je ne peux pas toujours les accompagner au hockey parce que j’ai des cours, des devoirs et des travaux. Je ne pensais pas que mes enfants s’en rendaient autant compte. J’ai toujours eu envie de donner l’exemple à mes enfants, parce que pour moi l’éducation ça a toujours été important, j’ai toujours aimé ça m’instruire. Ce n’était pas l’exemple qu’ils avaient avec une maman qui était à la maison. Je voulais qu’ils voient que c’est possible de changer d’idée, de carrière ou de voie. Je voulais leur montrer que c’est important de ne pas lâcher, ils l’ont vu que ce n’était pas facile, mais ils ont surtout vu que je continuais quand même », ajoute avec fierté Carol-Ann.
Une passion
Bientôt Carol-Ann verra son parcours scolaire dans le rétroviseur, alors qu’elle entrera sur le marché du travail en tant qu’enseignante. La jeune femme veut s’assurer de transmettre ses valeurs de persévérance aux élèves qui croiseront sa route professionnelle.
« Quand j’étais petite, l’école était une de mes passions. On jouait toujours à l’école et j’avais envie de jouer à l’école pour de vrai. Moi j’ai toujours l’image de l’enseignante dans Mathilda avec sa petite robe fleurie et ses étudiants ont envie d’aller à l’école et d’apprendre. Je pense que je peux vraiment faire une différence dans la vie des enfants, parce qu’un élève qui n’a pas le goût d’aller à l’école et que ça ne lui tente pas d’apprendre; il n’est pas dans de bonnes dispositions pour apprendre non plus. Je souhaite partager mon amour de l’école et des apprentissages aux élèves. »
Commentaires