13 août 2024

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

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©Gracieuseté, crédit : Hugues Perreault - Unifor

Rassemblement historique devant le complexe Ryam dont la fermeture de l’usine de cellulose de haute pureté a été amorcée en juillet.

Aux alentours de 500 personnes se sont successivement rendues au barbecue de solidarité organisé par la section locale 233 d’Unifor le jeudi 8 août à Témiscaming. Celles-ci comptaient des citoyens de la ville mono-industrielle, des supporters provenant de partout dans la région et même de l’Ontario, de North-Bay jusqu’à Mattawa.

« Le message que nous souhaitons aussi envoyer au gouvernement et à tous les intervenants est l’attachement de la communauté à sa région et à sa ville, a réitéré Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor lors de son allocution. Cette usine est le cœur économique de toute la région. » 

D’autres personnalités significatives pour la population régionale ont également pris la parole, notamment Norman Young, maire de Kipawa, Pierre Gingras, maire de Témiscaming, Claire Bolduc, préfète du Témiscamingue, Peter Chirico, maire de North Bay en Ontario, et Raymond Bélanger, maire de Mattawa. Frank Dottori, Daniel Bernard, député provincial de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et Sébastien Lemire, député du Bloc québécois d’Abitibi-Témiscamingue, étaient également présents. 

Un blocage routier pacifique 

Selon le président local d’Unifor, Stéphane Lefebvre, un blocage routier s’est spontanément formé et a duré environ 90 minutes, coupant ainsi la circulation frontalière entre l’Ontario et le Québec. Cette manifestation à laquelle ont participé travailleurs, citoyens, élus de différents paliers politiques visait à démontrer la profonde frustration et la détermination des employés et de leurs sympathisants.  

©Gracieuseté, crédit : Hugues Perreault - Unifor

Plus de 50 ans plus tard, travailleurs de l’usine et supporteurs ont bloqué la circulation au même endroit, soit à l’entrée sud-ouest de la ville de Témiscaming en provenance de l’Ontario.

« Les travailleurs, la ville de Témiscaming, sont d’abord touchés. Mais la situation s’étend à l’ensemble de la région et à tout le nord de l’Ontario »  - Stéphane Lefebvre 

« Les travailleurs, la ville de Témiscaming, sont d’abord touchés, a rappelé M. Lefebvre. Mais la situation s’étend à l’ensemble de la région et à tout le nord de l’Ontario. Nous sommes actuellement dans une crise forestière. » 

L’endroit où s’est tenu le blocage routier n’était pas non plus sans rappeler celui que les travailleurs avaient érigé le 24 juin 1973 au moment où la CIP souhaitait récupérer le bois et le sortir de la région après avoir fermé définitivement l’usine. 

Aux premiers rangs de la manifestation, le député fédéral Sébastien Lemire n’a pas tardé à la commenter sur ses médias sociaux : « Un magnifique exemple de toute la #Solidarité que le Témiscamingue peut manifester pour dire au monde entier que nous voulons travailler, vivre et prospérer chez nous à Témiscaming !! Merci et bravo aux syndiqués d’Unifor Québec ! », a-t-il écrit. 

Autres appuis 

En soutien aux travailleurs et aux citoyens de Témiscaming, Magali Picard, présidente de la FTQ, a partagé une vidéo en avant-midi, tout juste avant la tenue du barbecue où elle exprime sa solidarité envers les travailleuses et travailleurs de RYAM et envers la communauté de Témiscaming. « Toutes les pressions, tout le lobby politique, toute la famille FTQ est avec vous, a-t-elle assuré. Une situation comme la vôtre vient me chercher personnellement, en tant que travailleur, mais aussi en tant que membre des Premières Nations. C’est notre priorité, ma priorité, tenez bon, nous sommes là avec vous. » 

Daniel Cloutier a signalé à la fin que des discussions sérieuses avaient eu lieu plus tôt dans la semaine avec le ministre Pierre Fitzgibbon. « Ce dernier, est bien informé du dossier, il a exprimé son engagement à rechercher activement un nouvel opérateur pour l’usine », a relaté le directeur québécois d’Unifor.