Mines
Retour05 novembre 2024
Collaboration spéciale - contact@medialo.ca
Des projets pour mieux comprendre l’impact d’une mine sur la biodiversité environnante
Vos mines vous parlent
©Gracieuseté UQAT
Nicole Fenton, professeure à l’Institut de recherche sur les forêts et titulaire de la Chaire.
L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) place les domaines forestiers et miniers au cœur de ses priorités depuis sa création, il y a maintenant 40 ans.
Ancrée dans un territoire au cœur de la forêt boréale et engagée dans la recherche de solutions durables et novatrices, l’Université a créé l’Institut de recherche sur les forêts (IRF) et l’Institut de recherche en mines et en environnement (IRME), mobilisant aujourd’hui plus d’une trentaine de chercheuses et chercheurs. Au total, l’UQAT compte 17 chaires de recherche dans divers secteurs d’activités scientifiques, dont une dizaine axées sur l’environnement et l’avenir durable. Parmi celles-ci, une chaire s’intéresse aux enjeux forestiers causés par l’industrie minière.
En effet, la Chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la biodiversité en contexte minier a vu le jour en 2017. Dirigés par Nicole Fenton, professeure à l’IRF, les travaux réalisés au sein de cette chaire ont permis d’en apprendre davantage sur les réels impacts de l’industrie minière sur son environnement. D’ailleurs, pour la professeure Fenton, il était primordial d’inclure, lors des démarches de recherches, les connaissances scientifiques des spécialistes de l’IRF et de l’IRME, mais également les savoirs des Premières Nations qui habitent le territoire. Le secteur minier joue un rôle essentiel au Canada, générant des emplois bien rémunérés, fournissant des ressources importantes et contribuant à l'essor de certaines régions comme l'Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec. Cependant, pour assurer un développement durable, notamment dans le Nord, il est essentiel de considérer divers facteurs, dont le rôle et la gestion des territoires des Premières Nations.
Une cohabitation possible entre le domaine minier, la faune et la flore
Une mine produit un important volume de résidus miniers, dont certains sont caractérisés par une grande concentration en métaux lourds, représentant une source de contamination significative pour les écosystèmes, et ce, au-delà du site d’exploitation. Les travaux de recherche réalisés au cours des sept dernières années de la Chaire visaient non seulement à réduire les impacts actuels de l’industrie minière, mais également à les prévenir afin de permettre la cohabitation entre l’industrie et la forêt. Plus précisément, un étudiant au doctorat a cherché à déterminer l’empreinte des mines à l’extérieur de leur site en utilisant la végétation environnante. La composition végétale de plusieurs sites miniers a donc été analysée, tant sur des sites en activité que sur des sites fermés et restaurés. Les résultats ont révélé que l’impact se fait sentir dans les 200 premiers mètres autour du site, une distance qui s’avère moins grande qu’anticipée. Cette information a permis à l’équipe de recherche de faire des recommandations concrètes aux partenaires, comme d’inclure cette zone de 200 mètres dans les études d’impact d’un projet minier.
C’est lors du colloque annuel de la Chaire, tenu en avril 2024, qu’une synthèse de l’ensemble des recherches menées entre 2017 et 2024 a été présentée. De plus, les participantes et participants ont pu prendre part à divers ateliers visant à formuler des propositions basées sur les résultats obtenus.
©Gracieuseté UQAT
Un étudiant de la Chaire qui analyse la végétation aux abords d’un ancien site minier.
Un travail de collaboration et d’union des expertises
Pour la professeure Fenton, la recherche intersectorielle revêt une grande importance et doit occuper une place prépondérante dans les projets afin d’assurer des retombées pertinentes et adaptées au contexte réel du milieu. De nombreux membres du corps professoral de l'UQAT ont été activement impliqués dans les travaux de la Chaire, apportant leur expertise sur des sujets tels que les questions autochtones, la faune, les milieux humides, la gestion des rejets miniers, et bien d'autres encore. Ils ont supervisé une quinzaine d’étudiantes et d’étudiants aux cycles supérieurs, en collaboration avec une douzaine de personnes issues de laboratoires de recherche universitaires et gouvernementaux en Ontario, en Alberta et au Québec. De plus, ce qui a permis à la Chaire de se démarquer est l’incroyable groupe de partenaires provenant des communautés autochtones et du milieu industriel et gouvernemental : Agnico Eagle, Hecla Québec, Stornoway Diamond, Nemaska Lithium, Mine Canadian Malartic, le consortium et centre de recherche Ouranos, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni et le Gouvernement de la Nation Crie.
Le modèle de collaboration exemplaire et inspirant de la Chaire a récemment été reconnu. En effet, la professeure Nicole Fenton vient d’être honorée par le Prix d’excellence de l’Université du Québec pour souligner le partenariat de la Chaire de recherche. L’équipe poursuit son mandat avec motivation et enthousiasme afin de continuer à approfondir les connaissances visant à proposer des solutions pour réduire l’empreinte écologique des activités minières.
Marie-Eve Lacombe, conseillère en communication à l’UQAT
Nicole Fenton, professeure à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT
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