Nibiischii : premier parc national géré par la communauté crie

©Photo tirée de la page Facebook du MELCCFP.

Le parc national Nibiischii.

Québec a annoncé, fin novembre, la création du parc national Nibiischii dans le Nord-du-Québec. Son exploitation revient à la Première Nation crie de Mistissini dont des leaders étaient présents. Ce 28e parc national devient le premier à être exploité par une communauté autochtone crie.

Outre la contribution à la conservation de forêts anciennes et à l'habitat d'une quinzaine d'espèces en situation précaire, la création du parc national Nibiischii permettra de protéger une cinquantaine de sites archéologiques, de mettre en valeur le patrimoine et la culture de la nation crie.

Ce sera l’occasion de profiter du lac Mistassini, le plus grand lac naturel du Québec.

Cette annonce s'accompagne de l'octroi d'un statut de protection légale à quatre territoires adjacents au parc afin de maintenir protégée une superficie totale de 16 061,5 km², soit l'équivalent de 32 fois la superficie de l'île de Montréal.

La création de ce parc s'accompagne d'un budget de 67 millions de dollars pour les dix prochaines années.

De nombreuses réactions

Il s’agit de valoriser la nature. « Nibiischii est […] le tout premier parc national québécois qui sera exploité par une communauté autochtone crie […]. […] Il s'agit de l'une des rares occasions que nous avons de bonifier notre réseau de parcs nationaux, […] notre patrimoine naturel, culturel et historique. Cette initiative rejoint d'ailleurs les objectifs du Plan nature 2030, notamment celui de favoriser un accès bonifié à la nature pour les Québécois », a déclaré le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette.

Cela va aider le développement de la région. « […] Le gouvernement du Québec confirme la création du parc national Nibiischii et investi[t] pour soutenir la communauté crie de Mistissini dans son nouveau mandat d'exploitant. Je suis convaincu que la notoriété associée au statut de parc national sera un attrait pour la région et que ce sera l'occasion de développer de nouveaux produits récréotouristiques qui contribueront à la vitalité socioéconomique du Nord-du-Québec », a, pour sa part, mentionné le ministre de la région de l'Abitibi-Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec, Jean Boulet.

Cette création revêt quelque caractère historique. « […] En plus de devenir le deuxième plus grand parc du réseau, il devient également le premier parc au sud du Nunavik à être exploité par une Première Nation. Ce partenariat avec la nation crie de Mistissini réaffirme aussi toute l'importance que notre gouvernement accorde au leadership des Premières Nations et des Inuit en matière d'aménagement durable et de conservation du territoire », a renchéri le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations, Ian Lafrenière.

Le tourisme pourrait augmenter avec cette plus-value. « C'est un honneur d'agir en tant que partenaires de Québec […]. Ce processus contribuera à créer un espace dont pourront profiter tous les visiteurs et qui mettra en valeur la beauté de la région d'Eeyou Istchee », a réagi la grande cheffe du Grand Conseil des Cris (Eeyou Istchee) et présidente du Gouvernement de la nation crie, Mandy Gull-Masty.

Cette avancée permet de se projeter dans l’avenir. « La création du parc Nibiischii témoigne de la force et de la résilience de notre peuple. Il s'agit d'un symbole de notre engagement à protéger nos terres et à préserver nos traditions pour les générations futures. Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement du Québec », a commenté le chef de la Première Nation crie de Mistissini, Michael Petawabano.

Nibiischii en bref

S'étendant sur 12 175,5 km², Nibiischii se trouve à proximité de Mistissini, au nord-est de Chibougamau. Sa création confère un statut de protection permanent à la majorité de la réserve de biodiversité Albanel-Témiscamie-Otish, remplaçant ainsi un statut transitoire.

Pour les territoires non inclus, un statut de protection transitoire est établi pour plusieurs zones, totalisant 3 886 km². L'accord avec la Première Nation crie de Mistissini lui confie la responsabilité de la conservation, de l'entretien et de l'aménagement du parc.

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