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06 mars 2025

Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca

Rouyn-Noranda salue la riposte provinciale

Le président de la Chambre de commerce de Rouyn-Noranda, Stéphane Brown.

©Photo Médialo — archives.

Le président de la Chambre de commerce de Rouyn-Noranda, Stéphane Brown.

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN) ont salué, le 5 mars, la « riposte forte et sans équivoque » des différents paliers de gouvernement devant la guerre tarifaire qui a démarré le 4 mars.

Ladite riposte se compose « de mesures significatives. Les impacts pour les entreprises demeurent importants », soutiennent la FCCQ et la CCIRN.

Ces dernières soulignent l’appui aux entreprises directement touchées et estiment que la « survie d’une entreprise sur trois serait en péril si les tarifs venaient à perdurer dans le temps. » 

Le pire scénario possible serait que les entreprises québécoises « refilent les coûts aux clients ou aux consommateurs, réduisent leur production, déplacent leurs opérations aux États-Unis ou mettent la clé sous la porte ». 

Réactions
« Nos entreprises régionales, déjà confrontées à de nombreux défis, ne peuvent supporter seules le poids d’une guerre tarifaire aux conséquences imprévisibles. Il est impératif que les mesures d’aide annoncées soient déployées rapidement et efficacement afin de préserver notre tissu économique local et protéger les emplois d’ici.  

Plus que jamais, nous devons faire preuve de solidarité et de résilience en misant sur l’achat local et régional pour réduire notre dépendance aux marchés extérieurs et renforcer notre autonomie économique. »
— Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda, Stéphane Brown 

« Ce ne sont pas toutes les entreprises exportatrices qui ont les reins assez solides pour absorber une augmentation de tarifs de 25%. L’aide gouvernementale, notamment le programme Frontière offrant des liquidités pour les entreprises affectées à court terme, est essentielle pour favoriser la survie de celles-ci. 

Il faut aussi penser à moyen et long terme, en mettant rapidement en place des mesures permanentes assez efficaces pour améliorer la productivité et protéger la compétitivité des entreprises. » 

« Le gouvernement canadien doit éviter de mettre une deuxième taxe sur nos exportateurs. Si cette deuxième liste de produits à taxer inclut les intrants des entreprises qui sont déjà touchées par les tarifs américains, cela pourrait mettre en péril la survie de dizaines d’entre elles. » 

« Les gouvernements doivent donner un signal dès aujourd’hui qu’ils prennent acte de la gravité de la situation et qu’ils se mettent en action pour transformer notre économie.  

La clé sera la hausse de la productivité : il faut à la fois augmenter la taille de notre marché interne en favorisant le contenu local dans nos contrats publics et diversifier nos marchés d’exportation.  

Le développement de nos ressources naturelles devra également être accéléré avec des échéanciers ambitieux. » 
— La PDG de la FCCQ, Véronique Proulx

Une riposte ciblée
Si la riposte est essentielle, elle doit viser les produits que nous pouvons facilement remplacer par d’autres fournisseurs. On doit notamment éviter de taxer de 25 % les composantes critiques que l’on importe des États-Unis et pour lesquelles nous n’avons pas de fournisseur alternatif. 

D’autres mesures applicables dès maintenant
Québec et Canada peuvent protéger la compétitivité des entreprises en appliquant un moratoire immédiat aux nouvelles restrictions liées à la rétention et au renouvellement des travailleurs étrangers temporaires.  

Contrairement à ce que l’on peut penser, cet enjeu demeure une priorité pour les entreprises, malgré la guerre tarifaire.
« Depuis le mois de novembre, des employés ayant des compétences particulièrement importantes doivent rentrer dans leur pays parce que leur permis n’est pas renouvelé.  

D’un côté, on demande aux entreprises d’être résilientes, mais de l’autre, le gouvernement empêche des entreprises prospères d’honorer leur carnet de commandes.  

Ça crée une crise par-dessus une crise. On doit donner tous les moyens aux entreprises de faire face à la tempête qui souffle sur le secteur économique », conclut Mme Proulx. 

Autres mesures préconisées selon la FCCQ et la CCIRN 

  • Favoriser les entreprises québécoises dans les contrats publics 

  • Renoncer à hausser les tarifs d’électricité pour les industriels 

  • Éliminer rapidement les barrières au commerce entre les provinces canadiennes 

  • Moderniser et bonifier les crédits d’impôts à la recherche scientifique et développement expérimental (RS&DE) 

  • Réduire le taux d’imposition québécois sur le revenu des sociétés de 11,5 % à 10 %

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